"Noir Désir, c’est terminé!". Le batteur du groupe Denis Barthe a été catégorique au lendemain de la décision du guitariste Serge Teyssot-Gay de quitter l'une des formations phares du rock français "pour désaccords émotionnels, humains et musicaux avec Bertrand Cantat, rajoutés au sentiment d'indécence qui caractérise la situation du groupe depuis plusieurs années".
Denis Barthe s'est exprimé au nom des deux autres membres de Noir Désir, le chanteur Bertrand Cantat et le bassiste Jean-Paul Roy. Il a précisé à l'AFP: "On ne va pas maintenir Noir Désir en respiration artificielle pour de sombres raisons", ajoutant à l’adresse des fans: "Ce n’est pas la fin du monde".
Pas la fin du monde certes mais d'un monde bâtit sur six albums studio qui ont fait date en francophonie. Le dernier album studio du quatuor incandescent restera donc Des visages, des figures (2001), tandis que le double CD Noir Désir en public et les deux DVD Noir Désir en images captés durant la tournée éponyme en 2001 et 2002 constitueront les ultimes témoignages lives de la formation bordelaise.
Après vingt ans de bons et loyaux sévices rock, Noir Désir est devenu un sujet sensible au moment où est survenu ce qui a été appelé «le drame de Vilnius» dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003. Un soir de dispute entre Bertrand Cantat et sa compagne Marie Trintignant ayant entraîné la mort de l'actrice et pour lequel le chanteur emblématique de Noir Désir a été condamné à huit ans de prison par la justice lituanienne le 29 mars 2004. Avant de connaître une libération conditionnelle en 2007.
Le groupe avait repris les répétitions, publié quelques titres sur son site internet et Bertrand Cantat était même remonté récemment sur scène dans les environs de Bordeaux dans le cadre d'un concert d'Eiffel. Mais aujourd'hui, Noir Désir c'est définitivement dies irae.