Dans son troisième album solo, "Clôture", le chanteur français Cyril Mokaiesh allie toujours sa ferveur romantique à son ardeur militante pour dépeindre son époque aux nombreux soubresauts.
crédit photo: Sony Music/Léonce Barbezieux
"Tourner la tête serait irresponsable. Parler de son époque est presque un devoir, surtout quand il y a autant de blessures, de tensions, de larmes". C'est ainsi que le chanteur français Cyril Mokaiesh évoque la tonalité de son nouvel album, Clôture, dans sa notice biographique.
Après avoir ramené à la surface quelques sublimes naufragés de la chanson en 2015 en compagnie du pianiste jazz Giovanni Mirabassi, d'Allain Leprest à Daniel Darc via Mano Solo ou Alain Kan, Cyril Mokaiesch choisit d'humer l'air délétère de son époque où prédominent l'austérité, les nationalismes ou les attentats.
Presque logique pour ce chanteur épris de Ferré et dont le titre "Communiste", extrait de son premier album aussi épique que romantique Du rouge et des passions (2011), rappelait les ardeurs militantes de son aîné.
Ex-champion français de tennis junior, Mokaiesh n'hésite jamais à monter au filet pour remporter la mise. Son répertoire combattif entremêle fêlures intimes et désillusions politiques, la petite et la grande histoire, classicisme et modernisme dans un même élan ardent.
Moins lyrique et exalté que ses précédents albums, Clôture affiche toutefois toujours sa double allégeance au romantisme et à l'humanisme, au sein desquels souffrance et adversité vont souvent de pair.
Cet article a aussi été publié sur le site RTS Culture, le 20 janvier 2017.