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Ribordy, au vague à l'âme etcaetera

Avec l'album "Etcaetera", le chanteur genevois Serge Ribordy réactive sa voix charbonneuse dans un projet rock qui accueille entre autres deux musiciens de Hell's Kitchen.

 

(Photos: @TAJ-Graphisme Vincent Fesselet)

Ribordy. Soit un vieil ami musical qui se rappelle à notre bon souvenir avec sept titres d'une veine rock aussi désabusée que drôle, sibyline que mélancolique enregistrés au côté de Etcaetera. Un groupe– qui donne son titre au disque- composé de deux musiciens de Hell's Kitchen, Cedric Taillefert (batterie) et Christophe Ryser (basse), ainsi que de François Tschumy (Pedal steel guitare) et Alex Jacques (guitare). Autant de fins musiciens qui accompagnent la voix grave et charbonneuse d'un Serge Ribordy qui ne s'est toujours pas départi des inflexions à la Bashung qui, dans les eigthies, lui ont joué des mauvais tours dans son émancipation artistique au-delà des frontières de l'Helvétie underground.

 

Car Ribordy n'est pas tout-à-fait un inconnu. Depuis les années nonante surtout, cet ancien footballeur semi-professionnel devenu réalisateur publicitaire s'en revient en effet par intermittence jouer les chanteurs convaincants. Après des débuts en solitaire dans la chanson puis au sein de la formation rock Kampaï, il s'élance en tandem fin 1999 avec le multi-instrumentiste Gabriel Scotti (ex-Peeping Tom) dans le projet electro-pop Scotti et Ribordy. Leur entrée en matière synthétique et surréaliste avec « Les mollets bleus » leur vaut de nombreuses éloges et une distinction de Pro Helvetia. Cinq ans plus tard hélas, « Deux » ne fait pas l'unanimité mais n'entache pas leur réputation.

 

Pour ce nouveau projet sommairement baptisé Etcaetera (Urgence Disk Records), qui suit de six ans le mini album « A L'Al'Kazar », Serge Ribordy se permet de tracer quelques passerelles avec sa vie d'avant. En exhumant par exemple en mode électrique « Une heure à Zermatt », chanson d'une bizarre attente au pied du Cervin qui figurait dans « Les mollets bleus » et pourrait rappeler aussi furtivement que vaguement le couplet expectatif des « Mots bleus » de Christophe (« Une fille va sortir de la mairie/Comme chaque soir je l'attends »).

 

Ribordy a par contre évacué les surréalistes récits passés de homards et faune marine (« Le Kalamar frit » ou « La Raie manta ») mais n'en a pas pour autant jeter par dessus bord le goût de la mer, se promenant pleins de désillusions « Dans un ferry » avec un clin d'oeil musical appuyé au « Sympathy for the devil » des Stones ou s'imaginant capitaine au long cours (« A part être un danseur »). Sur la terre ferme toutefois, c'est plutôt le vague à l'âme (« Minotaure », « On ne danse pas sur les tables ») qui emplit ces morceaux tanguant entre rock et blues qu'une production un brin moins sage aurait sans doute rendus plus vénéneux encore.

 

En concert le 4 novembre 2017, Espace Grosselin 31, Carouge (Genève).

 

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