Le délicat chanteur français, qui a collaboré avec Alain Souchon ou Iggy Pop, publie "L'un de nous". Un cinquième album imaginé piano-voix avant de se voir davantage orchestré où il est question de femmes et d'amour.
(Photo: Tôt ou Tard/Frank Loriou)
Au temps de son passage à l'acte chanté, voilà quatorze ans, le musicien de l'ombre (Souchon, Chamfort, M, Arthur H, Angélique Kidjo, Vanessa Paradis, Jeanne Cherhal, Arthur H, Iggy Pop ou Salif Keita) mettait en lumière un univers aussi fantaisiste que désenchanté, où la richesse lexicale le disputait au foisonnement instrumental.
Entre autres futilités de son imaginaire figurait notamment cet exquis couplet: "Il aime les joues de dinde, les restaurants anglais, la mythologie suisse et l'odeur des bébés. "A présent, sur "L'un de nous", les mots sont moins décalés et surréalistes. Quand il chante "Le grand amour, ça n'existait pas" pour évoquer une passion manquée ou le bonheur du partage ("Une femme") , le chanteur français évoque sans détour le sentiment amoureux.
Dans la lignée de son précédent album, "Un homme" (2013), ses chansons longtemps taxées de "poético-surréalistes" prennent encore de la hauteur. Un gain de maturité certain égrené sur un registre intimiste et volontiers mélancolique où il incarne à tour de rôle différents personnages.
Le répertoire d'Albin de la Simone reste pop, stylé et singulier. Avec cette pointe habituelle de nostalgie soufflée ici par des cordes, une harpe ou une scie musicale. Autant de chansons aimantes et sereines d'un Albin de la Simone toujours plus sensible et délicat.
Cet article est aussi paru le 24 février 2017 sur le site RTS Culture.