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Episode IX: Pauline Croze

 

Au début des années 2000, dans le sillage des Biolay, Bénabar, Delerm and co est apparu une nouvelle génération d'auteur-compositeur-chanteur très vite rangée sous l’appellation médiatiquement contrôlée "nouvelle chanson française". Cette nouvelle vague vocale s’apprête en 2010 à célébrer ses dix ans d’existence. Retour dans le désordre sur les albums phares (une trentaine) des trentenaires talentueux qui à leur manière décompléxée ont repris le flambeau des Murat, Miossec, Dominique A ou Katerine des années 90 dont l’écriture leur avait ouvert d’autres voies

 

pauline_croze.jpgPauline Croze, Pauline Croze (Wagram, 2005)

L'entrée en chanson de Pauline Croze s'opère par une "Mise à nu". Prologue sans faux-semblant d'un remarquable premier album éponyme, la chanson donne le ton d'un répertoire d'une sensible crudité. Révélation guitare-voix des Transmusicales de Rennes en 2003, Pauline Croze gravait enfin sur le Laser ses "larmes de verre" aux éclats tranchants.

Sur fond de folk, rock, pop et d'harmonies latines chaloupées, elle a choisi de couler son vague à l'âme dans une partition oscillant entre rugosités et douceurs rythmiques. Un parti pris permettant d'envelopper la brutalité des sentiments dans un écrin sensuel, des rondeurs mélodiques. La jeune chanteuse parisienne s'est ressourcée auprès des musiques africaines et méditerranéennes, de la soul, pour obtenir cette souplesse contrastée. Avec la complicité d'Edith Fambuena, ex-moitié des Valentins quittant ici ses rivages pop-rock raffinés habituels (Daho, Bashung, Guidoni), les arrangements des chansons s'ouvrent à des horizons caressants. Où la voix aussi déboussolante que fervente de Pauline Croze se glisse avec caractère.

Pauline Croze a également aéré ses maux inauguraux en recourant à deux plumes externes, celles de Mickaël Furnon (Mickey 3D) et Doriand. Une manière encore d'amener un peu de légèreté dans un album qui aurait sans doute été trop lourd et noir avec seulement ses textes désespérés. Autobiographiques le plus souvent, les textes sont tendus sur le fil des sentiments, assaillis par les peurs, désillusions, fêlures amoureuses, trahisons ou les doutes. Autant de paroles intimes et d'introspections racées qui s'égrènent sur le mode du "je" avec des titres comme "Quand je suis ivre", "Je suis floue" ou "Je ferai sans", mais qui parviennent à retentir et chagriner universellement.

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