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  • Décembre 2013: L'art des flous instantanés de Delerm

    Dans la profusion des sorties mensuelles, ne retenons que quelques chansons...

    Vincent Delerm, Les amants parallèles (Tôt ou Tard)

    Vincent Delerm, Les amants parallèles, chanson, Tôt ou Tard, pochette, album, CDLa mue continue. Depuis Les Piqûres d'araignée (2006), Vincent Delerm affine les tonalités de ses instantanés chantés et de sa prose maniérée. L'ex-chantre des petits riens du quotidien qui s'est délecté de citer Télérama ou Cosmopolitan , François Truffaut ou Fanny Ardent pour bâtir son succès se révèle toujours plus pop et délicat. Ce cinquième album, conceptuel mais fluide, esquisse et croise des histoires d'amour (ardentes et éteintes) avec toute la délicatesse mélancolique de pianos préparés engendrant aussi sons de cordes, percussions et basses.

    En treize chansons toujours concises, le fils du romancier Philippe Delerm entrelace cinéma et photographie, François de Roubaix et Martin Parr, Rosemary's Baby et Johnny Marr (gracile « Haçienda »), monologue du second acteur/narrateur féminin, messe basse sans excès de théâtralité. Impressionnisme et profondeur de champ, fugacité et intemporalité ou interludes et chansons pleines font gagner à Delerm rondeur, chaleur et élégance.

    Ces Amants parallèles se distinguent par leur art exquis de l'esquive, succession d'images floues et de pensées ou sentiments vifs et furtifs où s'illustrent les très Nouvelle Vague « Bruits des nuits d'été », « Ces deux-là », « Les amants parallèles » et « Le Film ». Intégrant par endroits citations et références, ce corpus atypique s'éloigne ainsi au plan des filiations davantage de Souchon pour se rapprocher des atmosphères fugaces et du romantisme rêveur de Jean Bart.  

  • Novembre 2013 (II): Les lignes de fuite de Détroit

    Dans la profusion des sorties mensuelles, ne retenons que quelques chansons...

    Détroit, Horizons (Barclay/Universal Music)

     

    Détroit, Horizons, Bertrand Cantat, Pascal HumbertNoir Désir réduit en cendres et son ex-chanteur Bertrand Cantat voué à perpétuité à la conditionnelle artistique. De la controverse autour de son droit à rehausser la voix depuis sa condamnation pour l'homicide en 2003 de sa compagne, l'actrice Marie Trintignant, il faut donc faire abstraction. Pour se focaliser sur l'unique substance résiduelle, à savoir ce premier album de Détroit, nouveau projet de Cantat et du musicien Pascal Humbert (Passion Fodder ou 16 Horsepower) dans le sillage de leur collaboration pour la bande son de la pièce de Wajdi Mouawad autour de Sophocle (Choeurs, 2011).

    Le biennommé Horizons esquisse treize lignes de fuite entre rock et blues sinueux, où orage et rage menacent sans cesse sur fond d'échos autobiographiques. D'indolences en fulgurances, les chansons de Détroit serpentent au rythme d'une âme purgeant sa peine. Litanie de plaies béantes, chants d'abyssales tristesses. A l'image des frissons du fantôme sentimental (poignants « Ange de désolation », « Ma muse » et « Glimmer in your Eyes »), de cet « Horizon » un temps plombé « entre les cloisons » où « le rythme carcéral passe par les tuyauteries », des intermèdes crissants et anxiogènes (« Détroit 1 et 2») qui participent d'un répertoire aux allures d'électrocardiogramme instable. Un inconfort culminant dans les oscillations ténébreuses de l'épilogue instrumental « Sonic 5 ».

    Détroit avance à coup de décharges électriques avant de reculer par un rythme hypnotique ou quelques accords de guitare lumineux. Tensions, suspensions. Damnation et infimes lueurs de rédemption. L'air est chargé sans être vicié. La pesanteur ne s'oxygène qu'au détour de titres plus délayés et moins relevés (« Droit dans le soleil », « Le creux de ta main » aux airs de « Tostaky », « Null and Void ») ou, paradoxalement, de la relecture peu hantée d'«Avec le temps » malgré son poids hautement symbolique. Comme si l'intimisme suffoquant des mots à maux n'autorisait finalement que peu de perspectives enchanteresses.

  • Novembre 2013: Daho en clair-obscur

    Dans la profusion des sorties mensuelles, ne retenons que quelques chansons….

    Etienne Daho, Les chansons de l'innocence retrouvée (Polydor/Universal Music)

    Etienne Daho, Les chansons de l'innocence retrouvée

    Au fil d'un répertoire érudit qui a autant murmuré le noir désarroi que le feu de la passion, les désillusions fatales que les obsessions destructrices et les errances, Etienne Daho s'est mué en dandy tout désigné de la pop française. Pour son album du retour, le onzième depuis Mythomane (1981) produit par feu Jacno, le chanteur rallume son penchant pour les clairs-obscurs.

    En se référant aux Chants de l'innocence et de l'expérience de William Blake, il convoque d'emblée enfer et paradis poétique. Pourtant, au regard des noirceurs introspectives de L'Invitation voilà six ans, Les chansons de l'innocence retrouvée s'avèrent moins un pont des soupirs qu'un jardin du plaisir.

    En ravivant une pop classieuse et ample, ces arrangements si chers à Michel Legrand ou John Barry, Daho parvient à donner de l'air à ses habituelles langueurs mélancoliques. Sa prose plus plombée thématiquement, qui évoque destins brisés, exil clandestin (superbe « Un nouveau printemps »), doutes métaphysiques, paradis perdus ou amours contrariées, s'y délaie aisément. Hormis un titre d'une belle froideur synthétique (la concision à effet miroir d'« En surface » co-signé avec Dominique A), c'est ainsi un Daho charnel qu'on redécouvre.

    Entre perles éclatantes (« Le baiser du destin » ou « L'homme qui marche ») et faux bijoux (l'exercice stylistique qu'est « La peau dure » ou les ficelles discoïdes des « Chansons de l'innocence retrouvée »), ce disque riche en invités de marque (Nile Rodgers ou Debbie Harry) ne brille pourtant vivement que par intermittence. Un tableau clair-obscur en somme.  

  • AUTOPROMO: Revue de presse de "Romands rock"

    Romands rock, Panorama des musiques actuelles en Suisse romande de 1960 à 2000 (Slatkine/FCMA)

    Romands rock, Olivier Horner, musiques actuelles, Suisse romande

    A travers les différents courants musicaux et leurs figures phares mais aussi par le biais des soubresauts politiques, sociaux, culturels et économiques, Romands rock retrace le développement de la scène des musiques actuelles des sixties à l’an 2000. Et s’arrête chemin faisant plus longuement aux côtés d’artistes qui ont marqué la Suisse du sceau de leur créativité, dont Pascal Auberson, Stephan Eicher, les Young Gods et Sens Unik.


    "Romands rock" dans les médias, c'est par là:


    - PRESSE

    LE TEMPS, 23.11.2013

    - EDELWEISS, 1.12.2013

    TRIBUNE DE GENEVE, 31.10.2013

    LE COURRIER, 26.10.2013

    LA CÔTE, 16.10.2013

    24HEURES, 1.10.2013

     

    - RADIO 

    - RADIO VOSTOK, 2.12.2013

    - COULEUR 3, Lève-toi et marche: Réveille-Machin, 28.11.2013

    - RHONE FM, Et pi comment?, 29.10.2013 

    RTS La 1ère, Pl3ein le poste!, 18.10.2013

    ONE FM, Un café, l'addition, 7.10.2013

    La 1ère/RTS, Vertigo, 27.9.2013

    Option Musique/RTS, Panorama, 26.9.2013

    La 1ère/RTS, Paradiso, 23 au 27.9.2013 

    Option Musique/RTS, Journée spéciale "Romands rock", 17.9.2013

     

    - TELEVISION

    RTS1, LA PUCE A L'OREILLE, 7.11.2013