Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Un "Babel" de clarté pour Murat & The Delano Orchestra

    Dans la profusion des sorties mensuelles, ne retenons que quelques chansons...

    Babel (Scarlett Productions)

    Jean-Louis Murat, The Delano Orchestra, Babel, chanson, folk-rock, albumDe son repaire des montagnes auvergnates, dans une ferme à 40 kilomètres de Clermont-Ferrand, Jean-Louis Murat a trouvé de nouveaux complices de jeu avec The Delano Orchestra. En voisins inspirés comme lui par les codes classieux d'une certaine folk-pop-rock anglo-américaine, le petit orchestre de cordes et cuivres élargit son champ/chant d'horizon. Après l'économe et relativement plat Toboggan (2013) en mode guitares-claviers, Babel permet donc au barde proclamé et désormais attitré de reprendre de la hauteur. Et à ses nouvelles belles-lettres rock d'acquérir une épaisseur et ampleur inédites.

    En vingt chansons comme autant de précis poétiques toujours stylisés, Murat brosse un tableau désenchanté du monde. A commencer par sa campagne à l'agonie (magnifique « Chacun vendrait des grives ») dont la chronique ouvre ce double album partagé entre mélancolie et sourires en coin. Le naturalisme impressionniste du lexique, parfois ancré dans un terroir très limitrophe, n'empêche point d'évoquer des destinées humaines offensées, fracassées ou mises à mal (« Le jour se lève sur Chamablanc », « Neige et pluie au Sancy », Col de Diane»). Entre les lignes de fuite du paysage, les marécages de l'âme peinée (« Chagrin violette », « Mujabe ride »), l'histoire de la région (« Noyade au Chambon ») affleurent aussi. Le versant sensuel de Murat n'a pas pour autant disparu au grand air et des titres comme « Tout m'attire » et «J'ai fréquenté la beauté » évoquent admirablement l'amour.

     

  • Novembre 2014: Brigitte, le glamour pop évanoui

    Dans la profusion des sorties mensuelles, ne retenons que quelques chansons...

    A bouche que veux-tu (Columbia)

    Brigitte, A bouche que veux-tu, chanson, albumPassé le succès retentissant d'un premier album rafraîchissant, Et vous, tu m'aimes ? (2011) qui passait aussi brillamment que lascivement au mixeur Lio, Lee Hazlewood & Nancy Sinatra, NTM, Burt Bacharach, Claude François, John Barry, Camille, le hippie-folk, le rock ou l'electro. Brigitte paraît déjà essoufflé. Autant de vertus pétulantes qui culminaient dans une reprise renversante de suprême lascivité du « Ma Benz» de NTM.

    Désormais moins bordéliques et pétillantes, les chansons du tandem de pétroleuses pop parisiennes composé de Aurélie Saada et Sylvie Hoarau se lovent dans une production léchée, chatoyante, languide et sucrée aux réminiscences disco. Si la douceur des voix et les harmonies élégantes opèrent encore leurs charmes, A bouche que tu veux a perdu en glamour libertaire malgré sa sensualité rythmique rétro affichée.

    Sous les boules à facettes de Brigitte, les femmes sexy se montrent souvent aussi dociles que soumises plutôt qu'affranchies et frondeuses (« L'échappée belle », « Oh Charlie chéri » ou « Hier encore ». Même contrebalancé par des chants moins asservis  (« Embrassez-vous », « Les filles ne pleurent pas » et « Plurielle »), le répertoire de la blonde et de la brune finit cette fois-ci par hélas vraiment compter pour des prunes. A moins que tout ce mascara soit du second degré.