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Michel Delpech, chanteur d'un autre temps

Profession: chanteur. S'il ne l'a plus été beaucoup ces derniers temps, l'interprète de "Quand j'étais chanteur" l'aura quand même été un long temps. Du milieu des années 1960 à la fin des années 1970, Michel Delpech figurait même parmi les voix les plus populaires de la chanson française. Marquant son époque, avant d'amorcer un parcours en dents de scie puis de revenir en grâce au milan des années 2000 à la faveur de l'album Comme vous. 

Hommage à un artisan qui s'est éteint le 2 janvier, à l'âge de 69 ans, au travers de la republication d'une agréable conversation parue dans le quotidien suisse Le Temps du 24 octobre 2007, à l'occasion d'une tournée romande. 

 

 
Michel Delpech défie encore l'air du temps 
La voix tendre de «Chez Laurette» ou «Pour un flirt» est en tournée. Bavardage. 

 

Il défie l'air du temps depuis plus de quarante ans. De sa populaire sortie du bois au mitan des années 60 grâce à «Chez Laurette» (extrait de la comédie musicale Copains-clopants) à décembre 2006 et la publication de son dernier disque où il revisite en treize duos certains de ses classiques («Quand j'étais chanteur», «Le Loir & Cher», «Pour un flirt» ou «Wight is Wight»), Michel Delpech a pourtant connu un parcours en dents de scie. Alternant ombre et lumière, fortune et banqueroute, dépressions et renaissances manquées. Et puis, il y a trois ans, c'est le retour en grâce. 

Avec l'album de clairs-obscurs folk-pop Comme vous. «C'étaient mes vraies retrouvailles avec le métier et le public. Le point de départ de tout.» Un de plus, dira-t-on, pour celui qui a traversé de récurrents déserts artistiques à la suite d'une entrée en fanfare dans le monde des variétés pailletées. Depuis, à juste titre, la figure de Delpech a même connu une forme de statufication avec les parutions simultanées d'une biographie (Michel Delpech, mise à nu) et d'un coffret rétrospectif en cinq albums originaux (Delpech Inventaires). Sans oublier l'hommage frontal l'automne passé du film de Xavier Gianiolli avec Depardieu, Quand j'étais chanteur

L'interprète sexagénaire commente cette reconnaissance avec beaucoup d'humilité: «C'est une avalanche miraculeuse et un peu folle qui tient d'un heureux concours de circonstances. On ne peut pas dire que je squattais l'actualité. «Aux innocents les mains pleines», dirais-je. Evidemment, cela me procure beaucoup de joie. Mieux vaut tard que jamais. Mais il ne faut jamais oublier qu'il y a du travail derrière tout cela. Je ne me sens pas pour autant statufié car ça implique le fait d'être figé. Or je continue d'avancer à mon rythme.» 

Des duos festifs 

Pour preuve ses trois récitals romands qui, s'ils profitent du bon accueil réservé aux relectures de son répertoire aux côtés de certains de ses pairs au fil de Michel Delpech & (Souchon, Cabrel, Voulzy, Clerc, Cali ou Clarika), ne jouent pas la carte nostalgique. «Au menu figure mes titres fameux des années 60 et 70 évidemment, mais dans une dynamique et avec des arrangements plus pop. Je déteste regarder trop dans le rétroviseur. On ne ressort pas mélancolique du spectacle. C'est joyeux, léger et festif à ma manière et à l'image du disque de duos.» 

Il dit joliment avoir «été souvent et longtemps entre parenthèses». Mais s'être laissé autant «réemporter dans le tourbillon avec grand plaisir». Ses «retraites» correspondent à son «rythme biologique lent, à une nature contemplative», à la primauté de sa vie et de son jardin privés sur son métier. Une chanson qu'il a d'ailleurs bien failli raccrocher un temps pour s'exiler à Los Angeles. Qu'est-ce qui l'a retenu? «Quand on est profondément chanteur et auteur de chansons, c'est une question de vie ou de mort. Je ne sais faire que cela.»

© Le Temps; 24.10.2007

 

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