Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

carlos jobim

  • Juin 2012

    Dans la profusion des sorties mensuelles, ne retenons que quelques chansons...

    Salvador.jpgHenri Salvador, Tant de temps (V2)

    Henri Salvador avait 90 ans au soir de sa mort, il y a quatre ans et des poussières. Et près de 950 titres légués au patrimoine chanté. On pensait le chapitre du pitre entré en chansons douces clos. C'était sans compter sur les inédits posthumes de Tant de temps qui rouvrent une belle page de l'histoire de la voix mélancolique ou bienheureuse de "Syracuse", "Dans mon île", "Le lion est mort ce soir" ou "Zorro est arrivé".

     Dans l'esprit de Chambre avec vue (2000), album de son épatante régénération, Benjamin Biolay exhume ici brillamment la substantifique moelle du Salvador de cette ère-là grâce à ce chapelet de maquettes miraculées. Des arrangements impressionnistes et graciles, une voix caressante et confidente, des vaguelettes bleutées et caraïbes, des parfums bossa du Brésil chéri de Salvador confèrent à Tant de temps la patine intemporelle désirée.

    La nonchalance élégante du crooner est ravivée entre touches de saxophone et de trompette, cordes, percussions ou piano. Le crooner flirte avec Nat King Cole ("Paname à la Havane"), Carlos Jobim ("Une île sans elle") et même Debussy au fil d'une superbe réorchestration de "Syracuse" réussie par Biolay. Rien à jeter. L'outrage post mortem est habilement esquivé avec des mots d'amour et un sourire testamentaire affiché d'emblée : "J'ai eu ma part de pire/J'ai eu ma part de chance/J'étais juste là pour vous dire/ça n'a pas d'importance/Tout ça c'était pour rire (...) Je n'ai pas peur de partir/J'ai pas peur du silence".