Dans la profusion des sorties mensuelles, ne retenons que quelques chansons...
Catherine Ringer, Ring n'Roll (Six Sarl)
Après avoir chanté esseulée les Rita Mitsouko, amputée de son défunt compagnon de route et de cœur Fred Chichin, Catherine Ringer opère sa véritable renaissance solo. Evidemment, l’ombre enfuie en 2007 de Chichin rôde ça et là sur ce Ring n’Roll. Ce sursaut n’a pourtant rien de larmoyant et débute d’ailleurs par un «Vive l’amour» pétillant dénué de tout volontarisme. Plutôt multicolore que doloriste dans ces registres esthétiques, l’album embrasse ainsi goulûment les visages du rock’n’roll – comme les Rita Mitsouko durant plus de vingt-cinq ans – avec même deux étapes en anglais dans le texte.
Quelques ballades sans pathos ni romance, dont l’extraordinaire «Pardon», et quelques curiosités, comme ce «Got it Sweet» à l’esprit jazz-pop cabossé avec flûtes, claquements de mains et piano, ou ce «How Do You Tu» à la rythmique bringuebalante, complètent ce retour fringuant de Catherine Ringer.
Malgré quelques titres dispensables car mal fagotés (les tics nirvanesques de «Quel est ton nom» par exemple, le cybernético-chaotique «Punk 103»), ce répertoire tient surtout et toujours grâce aux captivantes métamorphoses et modulations vocales de la chanteuse. A l’image de «Si un jour» et surtout le saisissant «Mahler» empruntant à la Symphonie No 5 , où elle plane aux confins de la ferveur et de la gravité sur des réminiscences sentimentales et charnelles. Entre joie et turbulence, tendresse et détresse, Ring n’Roll s’apparente en définitive à une belle remise en selle à défaut d’un retour en grâce.