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Bastien Lallemant, (dés)amour hospitalier

Affaire de coeur et de sentiments troublés, cette Maison haute en forme de quatrième album s'avère des plus hospitalières.

La Maison haute (Les Heures du jour/Zamora Productions)

 

Bastien Lallemant, La Maison haute, album, chanson

Après avoir joué les chanteurs de polar dans un corpus de petits contes cruels jonchés de cadavres sur Le Verger (2010), Bastien Lallemant revient à des histoires moins macabres mais tout aussi sanguines. Affaire de coeur et de sentiments troublés, cette Maison haute en forme de quatrième album s'avère plus hospitalière. Les histoires d'amour et désamour s'y nichent dans des pièces aux éclairages plus ou moins tamisés. Une décoration tout en clairs-obscurs musicaux agencée par JP Nataf et Seb Martel, que Lallemant a enrôlé parmi une nuée de complices vocaux de ses Siestes acoustiques scéniques : Françoiz Breut, Albin de la Simone ou Jean-Christophe Urbain (Les Innocents). Un concept en forme de laboratoire qui lui a permis de tester ses chansons intimistes inédites dans une bienfaitrice torpeur.

Mais le répertoire de sa "Maison d'hôte" exhale pourtant plutôt des parfums de fausse sérénité. De la mélancolie du souvenir passionnel d'"Un million d'années" aux allures de la "Ballade de Melody Nelson" ou des tensions de "L'attente" de l'être aimé. Les liaisons qu'héberge la demeure de Lallemant sont aussi dangereuses ("Longue nuit" de rêve érotique et des "Fiançailles" avortées) ou déclinantes ("Le vieil amour" qui "n'a plus que la peau sur les os" et "Le fossé" qui se creuse dans un couple). Dans ces ombres aux tableaux amoureux, le timbre et la diction de Lallemant continuent d'évoquer de façon troublante le Gainsbourg perfide ou désabusé. Alors que les partitions alternent acoustique et électricité, guitares nylon et western, cordes et batterie raffinées, logeant Lallemant à proximité de ses amis hauts couturiers Belin, de la Simone et Nataf.

Cet article est aussi paru dans le quotidien suisse Le Courrier du 16 mai 2015

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