Un chic type et un élégant chanteur. Hubert Mounier, ancien porte-voix aux improbables costumes à carreaux et chaussures bicolores de L'Affaire Louis Trio, est subitement décédé le 2 mai 2016. A 53 ans.
Une disparition annoncée par son vieux complice Benjamin Biolay via Instagram : « Mon ami. Mon grand frère. Mon professeur de chanson. Tu vas me manquer atrocement, génie. Je t aime ».
Si L'Affaire Louis Trio et ses coups d'éclats rétro en plein eigthies (« Chic planète », « Tout mais pas ça » ou « Bois ton café ») étaient plus que jamais à des années lumières pour Hubert Mounier depuis qu'il avait entamé un délicat parcours pop en solo au début des années 2000, le Zazou lyonnais en est resté indissociable. Malgré le précieux Mobilis in Mobile qui avait remis la pop classieuse au coeur de L'Affaire Louis Trio, c'est une couleur plutôt sépia qui a éternellement collé au répertoire du groupe récompensé par une Victoire de la musique en 1987.
Pourtant, Mobilis in Mobile contenait déjà les germes chics des albums en solo de celui qui renonçait enfin à son pseudonyme de Cleet Boris pour la chanson mais l'utilisait désormais pour ses albums de bande dessinée. En témoigneront les mésestimés Grand Huit (2001) et Voyage léger (2005) sur lesquels oeuvre aux arrangements mélancoliques et nonchalants son ami Benjamin Biolay. Un Biolay qui lors d'une rencontre à l'occasion de son propre deuxième album, Négatif (2003), n'avait cessé de nous louer les talents de son frère d'âme. Une admiration pour ce talent de l'ombre que Biolay va réitérer tout au long de sa carrière à succès, trouvant encore in extremis du temps pour collaborer à La Maison de pain d'épice (2011) du sensible crooner pop. Dont les qualités sont à redécouvrir également au fil d'Affaire classée (2007), dépoussiérage en solitaire des meubles de L'Affaire Louis Trio.