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rock - Page 4

  • Mai 2011

    Dans la profusion des sorties mensuelles, ne retenons que quelques chansons...

     

    RingerRingnRoll.jpgCatherine Ringer, Ring n'Roll (Six Sarl)

    Après avoir chanté esseulée les Rita Mitsouko, amputée de son défunt compagnon de route et de cœur Fred Chichin, Catherine Ringer opère sa véritable renaissance solo. Evidemment, l’ombre enfuie en 2007 de Chichin rôde ça et là sur ce Ring n’Roll. Ce sursaut n’a pourtant rien de larmoyant et débute d’ailleurs par un «Vive l’amour» pétillant dénué de tout volontarisme. Plutôt multicolore que doloriste dans ces ­registres esthétiques, l’album embrasse ainsi goulûment les visages du rock’n’roll – comme les Rita Mitsouko durant plus de vingt-cinq ans – avec même deux étapes en anglais dans le texte.

    Quelques ballades sans pathos ni romance, dont l’extraordinaire «Pardon», et quelques curiosités, comme ce «Got it Sweet» à l’esprit jazz-pop cabossé avec flûtes, claquements de mains et piano, ou ce «How Do You Tu» à la rythmique bringuebalante, complètent ce retour fringuant de Catherine Ringer.

    Malgré quelques titres dispensables car mal fagotés (les tics nirvanesques de «Quel est ton nom» par exemple, le cybernético-chaotique «Punk 103»), ce répertoire tient surtout et toujours grâce aux captivantes métamorphoses et modulations vocales de la chanteuse. A l’image de «Si un jour» et surtout le saisissant «Mahler» empruntant à la Symphonie No 5 , où elle plane aux confins de la ferveur et de la gravité sur des réminiscences sentimentales et charnelles. Entre joie et turbulence, tendresse et détresse, Ring n’Roll s’apparente en définitive à une belle remise en selle à défaut d’un retour en grâce.



  • Episode XXVII: Orly Chap'

    Au début des années 2000, dans le sillage des Biolay, Bénabar, Delerm and co est apparu une nouvelle génération d'auteur-compositeur-chanteur très vite rangée sous l’appellation médiatiquement contrôlée "nouvelle chanson française". Cette nouvelle vague vocale s’apprête en 2010 à célébrer ses dix ans d’existence. Retour dans le désordre sur les albums phares (une trentaine) des trentenaires talentueux qui à leur manière décompléxée ont repris le flambeau des Murat, Miossec, Dominique A ou Katerine des années 90 dont l’écriture leur avait ouvert d’autres voies


    OrlyChapBouilledelune.jpgOrly Chap', Bouille de lune (Polydor, 2005)

    A fleur de peau et à bout de voix. De son répertoire incandescent à son timbre fêlé à l'androgynie naturelle – captivant pendant féminin de Bertrand Cantat –, Orly Chap' explore corps et âme des sentiers et sentiments ardents ou fracassés. Repérée au fil de premières parties d'Arno ou des Têtes Raides, consacrée déjà par la profession chansonnière au festival Alors… chante! de Montauban en 2002 après avoir été l'une des découvertes du Printemps de Bourges 2001, ce petit bout de femme hors normes possède l'explosivité d'un volcan en perpétuelle éruption. De concerts en un mini-album autoproduit, la rumeur a enflé autour de cette rockeuse au blues viscéral. L'identité affirmée, affinée aussi, voilà enfin que cette Bretonne d'origine dévoile au grand jour, par l'intermédiaire de la major Universal, Bouille de lune. Un premier album aux charmes séditieux, au rock sous haute tension, aux mots crus, cris stridents, laissant affleurer l'écriture d'un pur sang qui se joue aussi avec délice des conventions de composition.

    Pour sa lune de miel discographique, Orly Chap' signe avec Bouille de lune plutôt une lune de fiel pleine de sève vénéneuse, de climats passionnels. Dans une diction chavirante, elle est capable d'embraser ses chansons en un feulement, en quelques formules, allitérations ou assonances percutantes: "Mon petit vers têtu vêtu d'un léger gilet de laitue/Vers sais-tu que l'envers de ton cœur c'est ton cul/Alors si t'as des vers au cul t'as vermine au cœur/Faut-il te tirer les vers du nez pour te tirer vers moi mon cœur" ("Mon petit vers"). Poésie grossière, au ras des pâquerettes rétorqueront les esprits chagrins. Réponse par un couplet plus rimbaldien: "Nos âmes siamoises mille fois souillées boitent la chamade sans un rabais/J'ai rêvé d'un mauve saule pleureur sous lequel nos âmes s'éveillaient sans peur/Sur une balançoire de violettes en sueur nos peaux à l'alarme du bonheur" ("Désert acte II").

    D'une ode malsaine à Bacchus qui réchauffe sa voix "en lui donnant, l'espace d'une nuit, un avant-goût d'éternité" ("Bacchus") aux brûlures voraces de l'amour-passion ("Bouille de lune", "Comme rien", "J'ai le flegme", "Granola Poupou", "Que te dire de plus"), de proses évasives et légères ("Larme de loup", "Ecchymose d'été") en chansons acérées ("Vide"), Orly Chap' a trouvé un ton aussi détonnant que singulier.

    Musicalement, cet album co-réalisé et arrangé par Julien Ribot notamment (auteur pop de La Métamorphose de Caspar Dix) ose pour ses mélancolies suggérées les télescopages entre rock, blues, jazz et électronique. Cordes amères, crissements des guitares, rythmiques et programmations épileptiques s'entremêlent habilement à la légèreté des vents ou à une acoustique boisée. Entre furie et accalmie, densité rock et ballades aux mélodies déliées, la liberté d'écriture et les collusions de vocabulaire d'Orly Chap' se fraient de captivants chemins de traverse. Couplé à la théâtralité parcimonieuse de la jeune femme et l'étendue nuancée des harmonies, Bouille de lune mérite de briller durablement et, surtout, débarrassé du spectre trompeur de Noir Désir.

  • Episode VI: Fabien Martin

    Au début des années 2000, dans le sillage des Biolay, Bénabar, Delerm and co est apparu une nouvelle génération d'auteur-compositeur-chanteur très vite rangée sous l’appellation médiatiquement contrôlée "nouvelle chanson française". Cette nouvelle vague vocale s’apprête en 2010 à célébrer ses dix ans d’existence. Retour dans le désordre sur les albums phares (une trentaine) des trentenaires talentueux qui à leur manière décompléxée ont repris le flambeau des Murat, Miossec, Dominique A ou Katerine des années 90 dont l’écriture leur avait ouvert d’autres voies

     

    MartinFabien.jpgFabien Martin. Comme un seul homme (Universal Music, 2006)

    Fabien Martin, un blaze anodin pour un Français de 32 ans qui exige pourtant attention. Surtout depuis qu'il a eu l'intelligence d'élargir la focale de l'écriture sentimentalo-cocasse que charriait Ever Everest (2005). Quand il s'était fait remarquer en détournant "La vie en rose", le standard chanté par Edith Piaf, dans une version tragi-comique rebaptisée "La vie morose". Un beau fait d'armes que son premier album ne confirmait hélas pas pleinement.

    Moins portés sur ce second degré à la longue aussi niaiseux que pénible, Comme un seul homme puise musicalement surtout aux sources du rock et de la pop anglo-américaine. Du coup, son répertoire gagne en âpreté. Tandis que les textes se sont quant à eux bonifiés en contours imagés, en empathie sociale, en profondeur et en climats aussi, bref en maturité. Ce qui faisait de cet originaire de Chatenay-Malabry un cousin lointain et aventureux des Bashung, Noir Désir, Kat Onoma, Dominique A ou autres Yann Tiersen. De quelques-uns des interprètes qui ont réussi le mariage d'une grammaire rock avec une forme de chanson à texte.

    Avec son titre d'ouverture, un manifeste mélodique baptisé "Toute une vie" traitant sous ses airs légers du désarroi contemporain, Comme un seul homme annonce à merveille les clairs-obscurs à venir. La force de Fabien Martin tient ainsi à sa capacité d'évoquer et de questionner singulièrement les affres et contradictions de nos courtes et parfois tristes vies terrestres sous un vernis d'innocence: "Entendre de belles paroles/Pas seulement le cours du pétrole/Nos vies valent bien plus que ça." Pour souligner ce parti pris, il aime d'ailleurs à citer une petite perle de Jean-Luc Godard: "On est tous les enfants de Karl Marx et Coca-Cola."

    Album aux résonances actuelles, Comme un seul homme voit pourtant l'auteur et compositeur plonger souvent dans le passé. Tout en gardant l'humain au centre de ses réflexions chantées. Dans "1936", il a ainsi imaginé une ballade vertigineuse à partir d'une phrase empruntée à un combattant républicain lors de la guerre d'Espagne: "Nous avons perdu toutes les batailles, mais c'est nous qui avions les plus belles chansons." Cette marche fraternelle sur le ressenti d'un type en instance d'exécution, Martin dit l'avoir enregistrée les yeux bandés et les mains attachées!

    Ailleurs, le chanteur qui affiche une voix plus ample et assurée que sur son disque inaugural s'offre aussi un retour plus léger dans le Paris d'avant-guerre. Sans tomber dans le piège de la nostalgie "accordéonisée" à tout va. Son "Paris Gangster" retrace les difficultés d'adaptation. Les fins d'époque comme nos peurs ou nos utopies mises à mal inspirent subtilement la plume de Fabien qui, tel un Martin Guerre réveillant les regards sur la condition humaine, s'attache à ce qui fait hier comme aujourd'hui basculer les destins. A l'image de "La grande aventure", chanson-épopée existentialiste au crescendo lyrique asphyxiant. Le passé pour révéler le présent, il y a aussi recours en adaptant deux poèmes du méconnu Paul-Jean Toulet (1867-1920). Chansons libres formellement, révoltes sourdes...voilà au final un captivant insoumis.

  • Un top 10 - un brin en retard- de mes albums 2009

     

    DominiqueALaMusiqueJPG.jpgDominique A, La Musique.

    Pour les troubles atmosphériques.

     

     

     

     

     

     

    BiolayLaSuperbeJPG.jpgBenjamin Biolay, La Superbe.

    Pour les noirceurs sentimentales.

     

     

     

     

     

     

    NatafClairJPG.jpgJP Nataf, Clair.

    Pour l'effervescence des mélodies.

     

     

     

     

     

     

    julien_baer_le_la.jpgJulien Baer, Le La.

    Pour les écumes de spleen.

     

     

     

     

     

     

    WatsonWoodenArmsJPG.jpg

     

    Patrick Watson, Wooden Arms.

    Pour les rêveries pop sépia.

     

     

     

     

     

     

    LhasaLhasa.jpgLhasa, Lhasa.

    Pour les émois d'une voix toujours -et à jamais- divine.

     

     

     

     

     

     

     

    the xx.jpgThe XX, XX.

    Pour l'insidieuse langueur et mélancolie rock.

     

     

     

     

     

     

     

    CalahanBill.jpgBill Callahan, Sometimes I Wish we Were an Eagle.

    Pour le country-rock sublimé.

     

     

     

     

     

     

     

    Sonic Youth_The Eternal_CD.jpgSonic Youth, The Eternal.

    Pour le beau et haletant retour de flamme rock

     

     

     

     

     

     

     

    kings_of_convenience_declaration_of_dependence.jpgKings of Convenience, Declaration of Dependance.

    Pour la subtilité bossa-pop